50 ans de l’IRE – Retour sur un demi-siècle d’innovations au service de la médecine nucléaire
Un Institut qui continue à croitre et à se diversifier pour accompagner les avancées scientifiques du futur
Fin août 1971, était signé un premier acte notarié qui allait officialiser la naissance de l’Institut National des Radioéléments (IRE). Depuis, l’IRE n’a eu de cesse de développer des produits et des services innovants afin de remplir sa mission : mettre le nucléaire au service de la médecine et, ainsi, contribuer à sauver des vies. De la création de sa filiale IRE ELiT, en passant par le projet SMART et l’imminente construction d’un nouveau cyclotron : retour sur l’évolution d’une pépite belge, aujourd’hui numéro 2 de la production de radioisotopes médicaux dans le monde… et qui regarde le futur avec ambition.
50 ans dédiés à l’Excellence
Molybdène-99, Iode-131, Gallium-68, etc. : ce sont là des termes bien souvent méconnus du grand public. Pourtant, ces radioisotopes produits par l’IRE sont essentiels pour le diagnostic et le traitement de cancers et d’autres pathologies. Au cours de sa vie, une personne sur deux bénéficiera de la médecine nucléaire.
Depuis sa création en 1971, l’IRE fait figure de pionnier dans le développement et la production de ces radio-isotopes destinés à la médecine nucléaire. Pour rester à la pointe dans son domaine d’expertise, l’IRE a continuellement investi dans de nouvelles technologies et dans ses équipes, tout au long de ces 50 dernières années.
Quelques dates clefs qui illustrent l’évolution de cette « success story » belge :
- 1971 : Actes notariés de la fondation de L’IRE sous forme d’établissement d’utilité publique
- 1972 : Premier laboratoire de radio-immunologie à Fleurus
- 1979 : Démarrage de la commercialisation du Molybdène-99 de fission : ce radio-isotope permet de produire l’élément fille Technétium-99m, l’élément le plus utilisé dans les diagnostics de médecine nucléaire. A lui seul, le Technétium-99 m représente 80% des diagnostics, soit 35 millions d’examens dans le monde chaque année.
- 2010 : création d’IRE ELiT, la filiale d’innovation de l’IRE. Son objectif est de créer des moyens de diagnostic et de traitement de plus en plus performants au bénéfice de la santé publique. IRE ELiT, c’est aussi un vaste réseau de distributeurs dans le monde qui ne cesse de s’étendre.
« L’IRE, au fil du temps, a gagné ses lettres de noblesse dans le secteur de la médecine nucléaire », explique Pierre-Yves Dermagne, ministre de l’Economie et du Travail. « L’IRE est aujourd’hui synonyme de technologies avancées. Le fédéral est particulièrement fier de soutenir ses projets. En tant que ministre du Travail, je me réjouis d’autant plus que cette pépite emploie des travailleurs aguerris, aux compétences multiples, efficaces et performantes. »
Cap sur deux projets d’envergure
A court terme, l’IRE se penche sur deux projets d’envergure : SMART et la construction d’un nouveau cyclotron.
SMART est un projet innovant, mené de concert avec la société néerlandaise ASML. Son objectif est de développer une nouvelle technologie de production du Molybdène-99 (ou 0Mo-99), basée non plus sur l’Uranium-235 mais sur le Molybdène-100. L’innovation réside dans sa capacité à produire de hauts volumes et de hautes activités de Mo-99. Cette méthode a également pour avantages de constituer une sécurité d’approvisionnement durable sans aucune dépendance vis-à-vis des réacteurs de recherche vieillissants et de générer moins de déchets radioactifs.
Le projet SMART, pour lequel le conseil d’administration de l’IRE devra donner son feu vert définitif fin 2022, représente un investissement de plus de 300 millions d’euros. Pour la phase actuelle de Recherche & Développement de la technologie, l’Etat Fédéral a accordé en 2018 une subvention de 52 millions, complétée récemment par 20 millions d’euros accordés dans le cadre du plan de relance économique européen. L’investissement de la ligne de production sera réalisé sur les ressources de l’IRE.
Quant au nouveau cyclotron, il permettra à l’IRE de maîtriser la chaîne de production complète de ses générateurs Germanium-68/Gallium-68, en ne dépendant plus d’approvisionnements extérieurs pour le Germanium. L’Institut pourra dorénavant produire du Germanium-68 (ou Ge-68) sur son propre site. Avec cette matière première clef, l’IRE produit du Gallium-68 (ou Ga-68) dans ses générateurs. De plus en plus utilisé dans les hôpitaux du monde entier, le Ga-68 est un isotope permettant la détection très précoce de certains cancers (par exemple pour les tumeurs neuroendocrines et le cancer récurrent de la prostate), améliorant ainsi le pronostic des patients.
« Ce nouveau cyclotron représente un investissement de 30 millions d’euros. Notre projet prévoit la construction d’un nouveau bâtiment de 60m sur 35. A l’intérieur, se trouvera le cyclotron – un petit cube de 2m de côté – et des laboratoires. Pour opérer ce bâtiment, il faudra recruter de 20 à 30 nouveaux collaborateurs aux profils divers. Une bonne nouvelle pour l’avancée de la médecine nucléaire, mais aussi pour l’emploi en Région wallonne » ajoute François Lê, responsable du projet cyclotron à l’IRE.
L’IRE prévoit un début des travaux à l’automne de cette année, pour accueillir le cyclotron sur son site à l’horizon 2022, et un démarrage effectif de la production de Ge-68 dans la seconde moitié de 2023.
Prêt à relever les défis de demain
Son histoire le montre : l’IRE a toujours cherché l’Excellence, en fournissant des produits non seulement innovants mais aussi d’une qualité irréprochable. Aujourd’hui, un hôpital spécialisé en médecine nucléaire sur trois utilise la technologie belge. Et l’Institut a encore de beaux jours devant lui.
Tinne Van der Straeten, Ministre de l’Energie, déclare : « Au cours des 50 dernières années, l’IRE s’est imposé comme leader mondial des isotopes médicaux grâce à son expertise, contribuant à la santé de millions de personnes. Il a tout pour le rester pendant les 50 prochaines années. Entre autres, le projet SMART, inclus dans le plan de relance belge, permettra à l’IRE de confirmer son rôle de leader avec une production encore plus sûre et avec moins de déchets radioactifs ».
Erich Kollegger, Directeur Général de l’IRE, conclut : « La médecine nucléaire progresse énormément et continuera à le faire dans les années à venir. Par le passé, elle servait essentiellement à l’imagerie médicale. Mais au fil du temps, elle sera de plus en plus utilisée pour soigner un nombre croissant de cancers. En accompagnant cette évolution de la médecine, l’IRE va diversifier ses produits et ses sources de revenus. Je vois donc l’avenir de l’IRE avec un mélange de sérénité et d’ambition. »