L’IRE introduit sa demande de permis unique pour la construction d'un cyclotron 100% wallon
- En 2020, l’Institut National des Radioéléments (IRE) signait un contrat avec IBA pour la construction d’un cyclotron sur son site, à Fleurus. Cet équipement de pointe permettra à l’IRE de produire localement du Germanium-68, une matière première clef pour permettre à l’institut de contribuer encore davantage à la lutte contre le cancer. L’IRE poursuit l’avancée de ce projet en déposant une demande de permis unique (permis d’urbanisme et d’environnement).
Depuis sa création dans les années 70, l’IRE fait figure de pionnier dans le développement et la production de radio-isotopes destinés à la médecine nucléaire. Pour rester à la pointe dans son domaine d’expertise, l’IRE n’a eu de cesse d’investir dans de nouvelles technologies et dans ses équipes, lui permettant ainsi de mettre en œuvre des méthodes de production innovantes, sûres et durables. Dans cette optique d’investissements, l’IRE prévoit d’installer un cyclotron d’une énergie de 30 MeV sur son site, situé à Fleurus.
« La mission de l’IRE a toujours été de contribuer à la santé. Ce nouveau cyclotron nous permettra de réaliser cet objectif de façon encore plus efficace » déclare Erich Kollegger, Directeur Général de l’IRE.
Le cyclotron, un équipement clef dans la lutte contre le cancer
De plus en plus utilisé dans les hôpitaux du monde entier, le Gallium-68 (ou Ga-68) est un isotope permettant la détection très précoce de certains cancers (par exemple pour les tumeurs neuroendocrines et le cancer récurrent de la prostate), améliorant ainsi le pronostic des patients. C’est pourquoi la demande en Gallium-68 ne fait que croître. Aujourd’hui, l’IRE Elit (la filiale Innovation de l’IRE) est l’un des deux seuls fournisseurs mondiaux à avoir obtenu l’approbation comme médicament en Europe. Cela fait donc du Gallium-68 l’un des produits phare de l’institut.
Pour produire le Gallium-68 dans ses générateurs, l’IRE a besoin d’une matière première appelée Germanium-68 (ou Ge-68). Afin de ne plus devoir s’approvisionner dans des régions éloignées (comme les Etats-Unis notamment), l’IRE a décidé de produire du Germanium-68 sur son propre site, en installant un cyclotron. Il s’agit là d’un équipement d’environ 2 m de côté et pesant près de 30 tonnes. Cette machine accélère des particules en vue de fabriquer des radioéléments, comme par exemple le Germanium-68.
« Le premier cyclotron date de 1939. La production de Germanium-68 par cyclotron n’est donc pas un mode de production nouveau. En Belgique, on compte déjà une quinzaine de cyclotrons, sur des sites industriels mais aussi et surtout dans les hôpitaux universitaires comme à Bruxelles (à l’Hôpital Erasme, aux Cliniques universitaires St Luc, etc.), à Gand ou encore Anvers, où ils permettent une production des radioisotopes directement dans l’hôpital, au plus près des patients », précise Erich Kollegger.
Un projet 100% wallon
En plus de faire progresser la lutte contre le cancer, la construction de ce cyclotron contribuera à développer le tissu économique local. En rapatriant toute la chaine de production du Gallium-68 sur son site, l’IRE fera ainsi travailler plusieurs acteurs régionaux.
Pour la construction du bâtiment qui accueillera le cyclotron, l’IRE a fait appel au bureau d’engineering EKIUM Belgium, qui se trouve à Jumet (à quelques kilomètres à peine de Fleurus) et qui s’est associé à la société SPP Architecte (basée à Charleroi) pour l’architecture. Pour l’installation et la mise en service du cyclotron, c’est la société wallonne IBA (Louvain-la-Neuve) qui a remporté le marché, ce qui entretient un vrai maillage et des échanges locaux autour de ce projet 100% wallon.
« Nous sommes très fiers de cette collaboration avec l’IRE et de contribuer à notre niveau avec les meilleurs experts locaux de la lutte contre le cancer. Cette marque de confiance démontre aussi l’étendue des compétences d’un riche savoir-faire wallon dans notre région comprenant de nombreux acteurs actifs dans le secteur des sciences de la vie » précise Sébastien Vercruysse, General Manager EKIUM – Belgium.
A l’horizon 2023
La demande de permis unique (urbanisme et environnement) pour ce projet sera déposée avant la fin du mois. Elle sera suivie d’une enquête publique auprès de la population, comme le veut la procédure. Pour informer au mieux les riverains à ce sujet, des communications ont été prévues, en collaboration avec le comité d’accompagnement nucléaire et les autorités locales.
L’IRE prévoit un début des travaux à l’automne de cette année, pour accueillir le cyclotron sur son site à l’horizon 2022, et un démarrage effectif de la production de Ge-68 dans la seconde moitié de 2023.
A propos d’Ekium
Ekium Belgium procure des services d’ingénierie multidisciplinaire et intégrée, de maîtrise d’œuvre, de consultance réglementaire, d’audits ou encore de type CQV dans les industries : pharmaceutique, biotechnologique, hôpitaux, nucléaire, microélectronique, agroalimentaire. Notre approche de la définition de projet nous permet de concevoir de nouvelles unités taillées sur mesure au départ de l’analyse produit, process, équipements, utilités, bâtiment.
Membre du groupe SNEF depuis 2017 (12 500 salariés et 1,5 milliards de Chiffres d’affaires), EKIUM accompagne ses clients à l’international.
Bérénice Pignol